Chers représentants de clubs,
Mes chers collègues du conseil d’administration et de la LFBB,
Chers amis,

C’est dans des circonstances évidemment particulières que mon mandat à la présidence de la LFBB se termine. J’ai déjà exprimé mon ressenti à l’égard de la crise qui nous anime dans la convocation que vous avez reçue.

Au moment de vous quitter, je voudrais vous exprimer trois choses.

D’abord, je voudrais revenir sur les 5 années que j’ai passées bénévolement à vos côtés, aux services de la LFBB et faire le bilan, avec vous, des engagements que j’avais pris lorsque vous m’avez fait l’honneur de valider ma candidature en mai 2015.

Je vous ferai part, de temps à autre, de ma vision de l’avenir de la LFBB sur ces points, à titre personnel.

Et puis pour terminer, j’adresserai quelques remerciements particuliers avant de ranger définitivement mes raquettes au grenier - comme mes prédécesseurs en fin de mandat -, prendre congé de vous et débuter une autre vie.

En mai 2015, j’avais le sentiment que la LFBB traversait une crise de deux types : une crise institutionnelle, avec le départ à la retraite de Marlène Lazard, et une crise d’image, auprès de ses membres et de ses clubs.

Dans cette crise, je voulais trouver des opportunités pour permettre à la LFBB de rebondir. Je voulais agir sur trois axes : la professionnalisation, la communication, et le développement de notre fédération. Je savais que le chemin serait difficile : le changement fait peur : on change les habitudes, on rebat les cartes. Il allait falloir être courageux, et ne pas avoir peur de déstabiliser les forces en places depuis longtemps.

Comme un général qui veut gagner une bataille, j’ai voulu d’abord consulter les troupes sur le terrain, avant de préparer mon plan de bataille et lancer mes armées vers la victoire.

J’ai rencontré tous les intervenants et les collaborateurs de la LFBB. J’ai rencontré des professionnels, des dirigeants de club. Et puis j’avais aussi mon feeling né de 25 années de pratique du badminton en club, et puis à haut niveau, ainsi que mon expérience d’avocat et du monde de l’entreprise.

C’est après ces consultations que j’ai rédigé la Déclaration de Politique Générale, une brique, matérialisant le projet global que je souhaitais, avec l’aide de qui le voulait également, développer sur les années qui allaient suivre. C’était forcément en trois chapitres, voyons ce qu’il est advenu de toutes ces idées.

Le bilan

C’est sans doute le domaine dans lequel nous avons fait le plus de progrès. La LFBB est désormais dotée d’une structure interne composée de professionnels, et ne dépend plus du bénévolat, sauf en ce qui concerne les membres du conseil d’administration.

La LFBB fonctionne aujourd’hui comme une entreprise, avec une séparation et une définition claire des rôles : un conseil d’administration chargé d’élaborer la stratégie de la fédération à court, moyen et long terme, une direction générale fonctionnant comme un "comité directeur" et chargée de superviser le fonctionnement journalier de la LFBB, le développement et la coordination de projets transversaux ou autres, et nos collaborateurs responsables de la communication, de l’administratif, et des compétitions, très qualifiés pour leurs fonctions.

Aujourd’hui, les clubs ont une réponse rapide à leurs questions. La LFBB fonctionne, elle n’a plus qu’à accomplir les projets structurels élaborés jusqu’à aujourd’hui.

En termes de professionnalisation, j’avais annoncé une série d’actions, que je dénommais "projets":

  • Le projet "siège social" : en 2015, la LFBB travaillait à Waterloo, à Liège, et certains employés travaillaient depuis chez eux. Ce n’était pas optimal. L’idéal aurait été que toute la structure de la LFBB soit située au même endroit, pour permettre une logistique facile et un partage total des informations. L’idéal était de créer un sentiment d’équipe, dans le chef de tous les collaborateurs, vers un but commun, que l’on fasse du haut niveau, du sport pour tous, des règlements, de l’arbitrage, de la compétition. Les réalités ont été plus complexes à gérer, mais le siège social de la LFBB est désormais situé dans un endroit professionnel, et le pôle liégeois tout autant. La direction générale de la LFBB a pour but de regrouper les pôles de Braine et de Liège aussi souvent que faire se peut, et au minimum une ou deux fois par semaine. Ensemble, nous sommes plus forts ;
  • Le projet "simplification administrative" visait à diminuer les formalités trop nombreuses, et parfois peu utiles, imposées aux clubs et nécessitant un gros travail administratif de bénévoles. Cela ne plaisait pas à grand monde : rappelez-vous des formulaires SGT1, SGT2, SGT3, qui donnaient lieu à énormément d’amendes ? Vous rappelez-vous le nombre incalculable d’amendes que les clubs pouvaient se voir infliger en interclubs, pour des manquements que seule la ligue remarquait ? Aujourd’hui, ce qui est imposé aux clubs est beaucoup plus léger. Les amendes ont drastiquement diminué. Depuis 2014, c’est moins 60 % d’amendes. On m’avait dit qu’avec moins d’amendes, "ça serait la foire", mais les clubs sont plus respectueux des règles que certains ne pouvaient le dire à l’époque : nous avons eu raison de vous faire confiance ;
  • Les interclubs ont été réformés, tout comme les systèmes de recours : en 2019 et en 2020, nous n’avons enregistré aucun recours de quelconque nature ;
  • L’informatisation était un autre projet : nous avons désormais un nouveau site web à la pointe. Toutes les informations sont faciles à trouver rapidement, qu’on soit club, compétiteur, récréant ou simple amateur de badminton. C’est une belle vitrine pour noter fédération ; nos collaborateurs ont (presque !) le serveur partagé de documents que j’appelais de mes vœux en 2015, toujours dans l’idée que le partage nous enrichit ;
  • Ironie du sort, j’écrivais aussi en 2015 que nous aurions tous intérêt à envisager l’organisation de l’AG des comptes à distance. Les circonstances nous y ont contraint, mais force est de constater que pour les comptes, renouveler l’expérience satisferait le plus grand monde ;
  • La revue des règlements a été opérée en 2016 avec succès, en témoigne l’absence de recours. Cette année, nous franchissons un nouveau cap avec la mise en conformité de nos statuts au nouveau code des sociétés et associations ;
  • Nous avons créé la cellule "Clubs en difficulté", à laquelle il a été fait appel à 3 reprises sur les 5 dernières années. La LFBB a essayé d’apporter son concours à ces clubs touchés par des événements difficiles : ces clubs sont toujours debout aujourd’hui !
  • Au niveau du financement de la LFBB, nous avons aussi augmenté la cotisation des membres... C’est moins satisfactoire, mais c’était nécessaire, après 10 ans de stagnation et des finances qui visaient le rouge. Je maintiens que plutôt que de l’augmenter de temps en temps, cette cotisation devrait suivre l’index des prix à la consommation, étant donné que nos salariés voient leur salaire suivre cette évolution chaque année, en plus de l’augmentation automatique dont ils bénéficient tous les deux ans ;

La communication, c’est important. Cela permet d’être proches, de nous comprendre les uns les autres.

J’ai souvent pensé que la communication était trop unilatérale : la LFBB essaie de communiquer, mais peu de clubs communiquent spontanément vers la LFBB, et peu de clubs communiquent à leurs membres les décisions et les nouveautés qui les touchent et que la LFBB communique. C’est mieux aujourd’hui, mais pas encore optimal.

Nous avons développé plusieurs projets pour améliorer notre communication :

  • La Newsletter a été créée, et j’espère que sa lecture vous fait plaisir ! Elle peut encore être améliorée, et elle le sera !
  • Nous avions également imaginé remettre en place un projet "proximus" pour rapprocher la Ligue des Clubs. A ce titre, nous sommes venus organiser des conseils d’administration, en 2016 et 2017, en présence des clubs qui le souhaitaient. L’expérience était fatiguante, mais certainement enrichissante pour tout le monde ; c’est une idée à ne pas enterrer définitivement ; qui sait, les réunions "à distance" devenant la norme actuelle, peut-être la LFBB pourrait-elle mettre sur pied des rencontres virtuelles régulières avec les clubs ?
  • Vous lisez sans doute aussi, mensuellement, les échos du conseil d’administration, qui sont le résumé des décisions prises au sein du conseil d’administration ; c’est aussi une nouvelle forme de communication ;
  • En 2015, nous estimions que nous pouvions également communiquer au-travers des événements, notamment en repensant les championnats de la Ligue. Si vous êtes venus à l’une des deux dernières éditions, vous aurez sans doute eu, comme moi, un sentiment de participer à une grande fête du badminton, professionnelle et démontrant les capacités de la LFBB, avec le soutien des clubs organisateurs, de mettre en place de projets construits, visant tout le monde, au cours d’un même week-end : arbitres, capitaines d’interclubs, candidats formateurs, représentants de club, des joueurs, des personnalités de l’Adeps et du monde sportif, et nos élites ; aujourd’hui, nous avons mis en place un système de collaboration efficace entre la LFBB et les clubs qui participent et organisent des événements : ces clubs doivent encore une fois être remerciés, mais les autres devraient être encouragés ! Organiser un évènement avec la LFBB, c’est une aventure, c’est beaucoup de satisfaction, et puis c’est aussi une petite enveloppe financière qui fait plaisir à tout le club ou à l’équipe organisatrice en fin de parcours ;
  • Une autre grande satisfaction : du côté flamand, on ne rigole plus de la LFBB. Notre parole, contrairement à ce qu’on pouvait connaître jusqu’en 2015, compte. La Flandre nous observe, nous respecte, et s’inspire parfois de nos idées et nos projets. Nous sommes moins nombreux, mais tous ensemble, nous avons réussi à être libres et autonomes ;
  • Un bémol : le projet de mise sur pied d’un comité de parents des jeunes membres des sélections Ligue, qui n’a pas abouti. J’avais l’impression que les parents de nos jeunes n’étaient pas suffisamment écoutés, ou peut-être pas suffisamment informés. Au final, la seule réunion qui a failli se tenir n’avait réuni qu’un seul parent ... Disons qu’aujourd’hui, la communication avec les parents est bien meilleure que précédemment ;
  • Nous devons poursuivre nos efforts, sachez que la LFBB a mis en place un plan stratégique de communication à développer pour les prochaines années. Il doit encore être discuté et avalisé au sein du conseil d’administration. Mais c’est une première ;

C’est probablement l’axe qui a été le plus complexe à mettre en place, sans doute faute de moyens humains à l’époque, mais aussi compte tenu de quelques difficultés rencontrées avec certains collaborateurs réfractaires au changement, ou animés d’intentions plus personnelles que collectives.

Nous imaginions le développement de la LFBB au-travers de l’augmentation du nombre de membres au fil des années. Cette augmentation ne s’est pas encore marquée, mais je serai curieux de lire l’évolution de ce paramètre au fil des prochaines années.

J’écrivais que nous devions "capter" de nouveaux membres, les fidéliser ensuite en augmentant et en améliorant nos services, pour ensuite envisager la performance à haut niveau de certains des plus doués.

Les projets Bad Senior, Handibad et Mini-bad ont été abandonnés lorsque le ministre des sports a changé et que le ministre Madrane a décidé de fermes les enveloppes prévues pour ces projets. Nous nous sommes également séparés de deux responsables développement de suite, ainsi que de notre directeur technique. Sans doute la décision la plus difficile et la plus pénible, sur un plan personnel, que j’aie jamais eu à prendre de toute ma vie, bien que sans regret, a posteriori.

Nous avons malgré tout tenté d’améliorer nos services en réformant les interclubs, en créant le championnat d’interclubs loisirs qui rencontre un succès grandissant, et en réussissant, finalement à enfin changer un système de classements qui n’en finissait plus de nous décevoir et de susciter notre incompréhension.

Il reste énormément à faire, au niveau de la formation des formateurs en premier lieu, dans nos écoles, et dans les structures "jeunes" de nos clubs. C’est sans doute notre plus grand défi pour les prochaines années au sein de la LFBB. Je regrette que nous n’ayons pas pu y travailler plus tôt.

Pour le haut niveau, en 2015, certains m’avaient assuré que mon point de vue récolterait les foudres de l’Adeps, et une baisse significative de nos subventions. Bien au contraire, les subventions octroyées à la LFBB ont significativement augmenté. Nous avons 3 contrats de sportifs de haut niveau pour la LFBB, ce qui est un record et une magnifique reconnaissance du travail qui est effectué par nos équipes, alors mêmes que nos représentants aux Jeux olympiques n’ont encore jamais joué de rôle au premier plan, en obtenant par exemple une médaille.

Le temps passe vite et la LFBB devra rapidement trouver la relève à Elias Bracke, Maxime Moreels, Lianne Tan et Clara Lassaux, en tout cas se pencher sur les moyens de l’assurer.

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Voilà pour un bilan, dont mes collègues administrateurs, mais également vous, chers clubs, et vous, chers collaborateurs, pouvez être fiers.

Si je devais résumer ces 5 dernières années en un mot, je dirais qu’il fallait "oser". Et nous l’avons fait. Le plus difficile est derrière nous : il fallait accepter de changer, de viser plus haut, d’aller de l’avant, de bousculer les codes et sortir des sentiers battus. Il fallait accepter de prendre des décisions courageuses, et aussi de faire confiance.

Aujourd’hui, c’est moi qui suis confiant dans l’avenir de la LFBB, dans votre capacité à être créatifs, à construire, à être positifs, et aussi à vous remettre en question. Nous avons tous les mêmes objectifs, indépendamment des chemins que nous souhaitons prendre. Pensons avant tout à l’objectif : parfois, prendre un chemin plus sinueux n’est pas forcément une mauvaise chose… tant qu’on va de l’avant et qu’on n’est pas paralysé par la peur d’échouer. Vous ne montez jamais sur un terrain de badminton en ayant peur de perdre, alors continuez à vouloir gagner.

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25 années de passion pour le badminton

Je prends plus de temps que prévu pour ce texte, mais après 32.530 e-mails reçus et envoyés sur ma boîte LFBB depuis 2015, et des centaines d’heures en réunion, en réflexion ou en déplacement pour la LFBB, comme vous pour vos clubs respectifs, je me dis que je ne suis plus à quelques minutes près. Et puis, si vous êtes encore là, vous non plus vous ne serez pas à quelques minutes près. J’en suis à ma conclusion.

Au 30 juin prochain, j’aurai tourné définitivement la page de ce sport que j’ai débuté à l’âge de 6 ans, avec ma maman, dans un jardin et puis dans le club de Spa qu’elle avait créé avec quelques amis. J’ai croisé énormément de gens, et j’ai la tête pleine de souvenirs. De mes premiers pas en club avec mes sœurs, puis en sélection, avec un titre de champion de Belgique junior en 2004, des compétitions internationales (même si je n’étais pas très apprécié par mes camarades), le titre de champion de Belgique en interclubs avec Dropshot en flandre, puis avec Saive, la vice-présidence puis la présidence de la LFBB, j’ai vécu beaucoup d’émotions mais ce sont les gens que je retiens. Ils s’appellent Nils, Jonathan, Lionel, Loïc, Serge, Christine, Daniel… ils sont trop nombreux pour les citer tous, mais je ne les oublierai jamais.

J’ai une pensée pour mon entraîneur fétiche de toujours, Dominique Leclère, qui, à une époque, a été licencié par la LFBB, et qui rirait bien s’il me voyait à la présidence de la LFBB qu’il avait voulu bousculer pour la faire avancer.

J’ai aussi une pensée affectueuse pour la famille TAN, dont Maria, Henk, Annelie, Yuhan et Lianne sont mes amis, et sans qui je n’aurais jamais découvert la culture asiatique du badminton, sans qui je n’aurais pas le même regard sur le développement de notre sport, et sans qui je n’aurais pas pu vivre mes plus fortes émotions sportives.

J’ai aussi une pensée émue pour mes parents, qui ont passé une partie considérable de leur temps à discuter avec nous du badminton et de la Ligue, à nous suivre aux entraînements et à nous conduire et encourager tous les week-ends dans les tournois et interclubs organisés dans les 4 coins de la Belgique. C’est un sacrifice énorme et admirable qu’ils ont fait pour nous, et j’aurais aimé que mon papa soit encore avec nous aujourd’hui pour lui dire encore merci. Il riait, en 2015, de me voir candidat à la présidence de la LFBB, j’espère qu’il serait fier aujourd’hui.

J’espère pouvoir être aussi investi pour mon fils à naître en septembre prochain ...

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Remerciements

Pour terminer, je veux remercier mes collègues administrateurs pour leur soutien et parfois leur bienveillance, mais plus particulièrement ceux-là qui m’ont fait confiance et m’ont suivi, en 2016, vers un renouveau énergique de la LFBB : Damien, Anouk, Elisa et Sébastien.

Parmi mes amis administrateurs, Damien Maquet a décidé de rempiler pour un nouveau mandat. Je lui ai suffisamment dit le respect que j’avais pour lui et ses compétences tant intellectuelles qu’humaines. Tu ferais assurément un excellent président de la LFBB, mais il faudra un jour où l’autre que l’on comprenne qu’être Président de la LFBB, aujourd’hui, ce n’est plus possible à titre bénévole, quand on a déjà un boulot sur le côté, des activités pour soi, et une famille.

Je vous invite d’ailleurs toutes et tous à réfléchir sur la professionnalisation, à l’avenir, du mandat du président ou du comité exécutif composé des président, vice présidents et trésoriers. Pour ce qui concerne la présidence, une contrepartie équivalente à 1/5 de temps plein d’un secrétaire général ou d’un directeur technique me paraît être un minimum.

Je veux remercier le Secrétaire général, Michel Picalausa, pour son soutien et sa confiance, bien utile dans certains moments plus difficiles, et "gardien" de la LFBB. Michel, j’espère que tu retiendras du positif de mon mandat et de ma manière de travailler. N’oublie pas que pour avancer, il faut oser, accepter la possibilité d’échouer, mais aussi faire confiance. Tu m’as fait confiance malgré certaines divergences, et je crois que tu ne l’as pas regretté. Qu’il en soit ainsi, encore, à l’avenir.

Je veux remercier la directrice administrative, Marine Seijkens pour la confiance qu’elle nous a témoignée en s’engageant à la LFBB. C’est sans doute un profil qui renforce la LFBB et que nous n’aurions pas pu approcher il y a quelques années. Marine, tu as l’énergie qu’il faut pour aller loin, mais aussi le sens de la mesure et du compromis. J’espère que tu resteras encore un bon moment au sein de la LFBB, et j’espère que la LFBB pourra se montrer à la hauteur. Toi aussi, tu dois avoir confiance.

Je veux remercier le directeur technique développement Kevin Vervaeke, qui ne m’en a jamais voulu de remettre un (petit) coup de pression ou l’autre lorsque c’était nécessaire. Kevin, tu étais une pierre brute de talent, et tu parviens aujourd’hui à te structurer pour faire de toi une pierre taillée qui brille. Le temps qui passe te bonifie.

Je veux remercier notre directeur technique haut niveau Frédéric Gaspard, caractérisé par son énergie, son envie et son flot d’idées débordantes pour la LFBB. Une vraie plus-value pour la LFBB, même en-dehors de tes compétences attitrées de responsable du CFES. Au fil des années, je remarque qu’on se ressemble sur pas mal de points. Nos tempéraments bouillants, l’un et l’autre, font parfois des étincelles, mais taper dans la fourmillière, du moment qu’on n’y laisse pas un pied, peut souvent amener des résultats intéressants. J’admire et j’apprécie aussi la faculté que tu as eue à surmonter l’adversité à laquelle nous avons pu être confrontés dans notre jeunesse. C’est une qualité qui te servira encore.

Je veux remercier notre responsable communication et événements, Olivier de Nieuport, que j’ai également côtoyé en-dehors du milieu professionnel de la LFBB et que j’espère, comme tous les autres, revoir dans d’autres circonstances. Olivier est une personne qui a de l’or entre les mains, la LFBB serait terriblement fragilisée s’il devait la quitter.

Merci aussi à Michael, à Hélène, à Yves, à Jacques, à Robert, à Dominique, à Joëlle. J’aurais bien sûr un mot pour chacun, mais je risquerais que même vous, vous ayez abandonné la lecture de ce texte avant l’heure… Nous nous reverrons autour d’un verre, aux championnats de la Ligue sans doute, et je m’en réjouis déjà.

Et puis finalement, je veux encore une fois vous remercier vous, chers représentants de clubs, vous aussi bénévoles, pour votre confiance, votre bienveillance... et je vais vous surprendre, parfois aussi pour vos critiques. Ce n’est pas simple de recevoir des critiques quand on est bénévole, vous le savez aussi bien que moi. Mais il faut lire par-delà le message brut qui est envoyé par la critique. Certaines critiques méritent qu’on s’y attarde, et qu’on y travaille. C’est grâce à l’opposition qu’on peut faire le meilleur travail. La dictature est confortable, mais elle finit toujours par un effondrement.

*

Cela n’a pas toujours été simple pour moi d’être confronté à vous, surtout en assemblée générale. J’ai souvent été frustré d’entendre des réflexions extrêmement pertinentes ne fuser qu’à la fin mai, alors qu’elles auraient pu apporter un plus à tout le monde si elles avaient été transmises bien plus tôt.

Cela n’a pas toujours été simple pour moi d’assumer un rôle de Président de fédération sportive à côté de mes activités professionnelles diverses, mes activités sportives, quelques difficultés personnelles et mes activités privées. J’ai énormément appris sur beaucoup de sujets et à plusieurs niveaux, mais ll faut bien dire qu’un tel mandat, ça use. C’est énormément de choses à régler, des "problèmes", une nécessaire réactivité, une disponibilité de tous les instants, de longues réunions tardives, pour une contrepartie que l’on peine parfois à trouver, et qui est sans aucune proportion avec l’investissement consacré.

On ne s’en rend évidemment pas compte, de l’extérieur, mais la présidence de la LFBB, lorsque l’on s’y plonge "à fond", a des répercussions sur la vie privée et sur le couple, le mien en ayant sans doute fait les frais en 2017. Rompre un contrat de travail, pour moi, c’est se réveiller en plein milieu de la nuit en nage, c’est avoir peur d’avoir pris la mauvaise décision, c’est la responsabilité et le sentiment de culpabilité d’une décision qui aurait forcément un impact sur une personne mais aussi une famille, des enfants... tandis que moi, patron, bénévole de surcroît, n’ai rien à gagner d’une telle décision.

Certainement, j’aurais pu faire beaucoup mieux, et bien évidemment, je nourris quelques regrets. Mais soyons positifs : j’aurais pu faire tellement pire !

Au bout du compte, j’espère avoir pu vous apporter un peu de plaisir au-travers de nos actions, à vous et à vos membres, et que vous retiendrez un sentiment positif de la LFBB sur les 5 dernières années.

Je souhaite que le badminton reprenne vite ses droits dans le monde que nous connaissons, et que vous puissiez retourner au plus vite sur les terrains. Je vous donne d’ores et déjà rendez-vous aux championnats de la LFBB, le premier week-end de novembre 2020, pour fêter à nouveau ce sport qui nous a rassemblés, pour ma part, pendant plus de 25 ans.

Portez-vous à merveille.

Gilles LAGUESSE